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dans sa couleur,
danser ce corps
pour en étancher la soif
lire l’arabesque,
l’ébruiter
à contre-tempo
puisque souple
de ce corps
qui danse
danser ce corps
pour en étancher la soif
lire l’arabesque,
l’ébruiter
à contre-tempo
puisque souple
de ce corps
qui danse
ils ont coffré la Garonne, et tu rentres au pays, tu reviens cogner ton poème à la brique, ou l’enterrer dans la turbulente, l’incendier d’avec la verticale de l’eau ; il y a là la table qui penche et un morceau de pain, désertant les sillages évidents du chiffre, tu veilles sur la source aveugle de ta parole, tu me maintiens captif ; on verse un dernier vin pour y puiser la danse, le plus court chemin où baptiser nos mains gauches, notre église en feu ; un livre tourne le dos à la poésie, ta voix ébauche une bouche au pluriel, et tu me parles d’un ami que nous allions voir fouler les fantômes, que nous allions voir s’étrangler, à son tour ; il a dû partir avec l’été, emmener son sourire au loin ; restent trois chaises, et voilà midi qui nous affame ; je te dis qu’il pleut sur ton poème l’enfant en crue, quelque caillou dans la gorge, tu m’apprends à mieux me taire ; une des chaises est vide, elle voûte le sentier, elle creuse ; un miroir git sur la table, un autre ami refuse la chaise vide, il préfère nous regarder manger une étoile —— un festin pour, avec toi, tutoyer l’au-bord du chaos, la saillie du verbe et l’épaule blessée du silence ;
ils ont coffré la Garonne, tu rentres au pays, et je te salue, toi qui vas, une pierre identique à la mienne dans le ventre,
Pierre Hunout
ils ont coffré la Garonne, tu rentres au pays, et je te salue, toi qui vas, une pierre identique à la mienne dans le ventre,
Pierre Hunout
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