Toi,
toi, qui tutoies la révolte jusqu’à en faire une demeure où loger ta langue, à jamais réfractaire, à jamais assoiffée ; toi, qui t’es départi de ton corps pour en faire le versant de ce poème inachevé qui tremble encore sur le sentier des mémoires ; toi, dont la langue exilée défriche sans jamais déchiffrer le mouvement souterrain de la colère pour qu’il devienne secret palpable sous la lumière du jour ; toi, dont le plexus resté solaire irise de sa marche les courants opposés ; toi, qui rassembles, à l’intérieur d’une pierre, les trois visages du souffle pour jeter à la face du siècle nos singuliers mirages ; toi, qui fais de chacun de tes mots un pays, ou mieux encore, un isthme dans lequel aucun drapeau ne viendrait troubler la course du vent ; toi, qui scindes la matière en deux pôles pour que les miroirs s’égarent et se rencontrent enfin ; toi, qui cherches désespérément à te ressembler quitte à ne plus te reconnaitre et qui trouves dans l’ombre de quoi solder ton vertige,
je te salue et fais mienne ta révolte que j’emporte dans mon ventre comme une pierre que je ne saurais, ni ne voudrais digérer.
Benjamin Alexandre, Toulouse, juin 2007
toi, qui tutoies la révolte jusqu’à en faire une demeure où loger ta langue, à jamais réfractaire, à jamais assoiffée ; toi, qui t’es départi de ton corps pour en faire le versant de ce poème inachevé qui tremble encore sur le sentier des mémoires ; toi, dont la langue exilée défriche sans jamais déchiffrer le mouvement souterrain de la colère pour qu’il devienne secret palpable sous la lumière du jour ; toi, dont le plexus resté solaire irise de sa marche les courants opposés ; toi, qui rassembles, à l’intérieur d’une pierre, les trois visages du souffle pour jeter à la face du siècle nos singuliers mirages ; toi, qui fais de chacun de tes mots un pays, ou mieux encore, un isthme dans lequel aucun drapeau ne viendrait troubler la course du vent ; toi, qui scindes la matière en deux pôles pour que les miroirs s’égarent et se rencontrent enfin ; toi, qui cherches désespérément à te ressembler quitte à ne plus te reconnaitre et qui trouves dans l’ombre de quoi solder ton vertige,
je te salue et fais mienne ta révolte que j’emporte dans mon ventre comme une pierre que je ne saurais, ni ne voudrais digérer.
Benjamin Alexandre, Toulouse, juin 2007
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