AàA: Appel à Auteurs

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vendredi 14 septembre 2007

Simon Jarder-Ange



Ce n’est jamais dans un livre que naît le poète, mais avec une langue, une langue de terre entre deux eaux. Partant, le faire advenir est habiter un lieu-dit, une transition pour allonger le corps ; non celui du texte, mais le corps intègre, son expression. Déjà, la voix se cache dans la matière, la matière érode la présence. Et en peu de mots, Simon Jarder-Ange ne parle jamais d’autre chose, pour s’éconduire, pour continuer à être, unique et hors du souvenir, un lieu de tûtoiement (p. 107). Au cours de la traverse, puis de nox, il ne s’écarte que rarement de cette frontière à travers laquelle il s’appartient. Un corps dérivé, mais ébréché malgré tout, mais inclu cependant.

Entre France et Portugal, de Lisbonne à Paris, c’est au contact de l’autre, au contact de sa langue dans la langue, qu’il affronte la porte et la fenêtre, comme on entre en substance. C’est en faisant courir l’air par la nécessaire infraction qu’il tente à évaporer le livre.

A son écoute, la partition du corps et de la terre n’a d’autre alternative que l’effacement. Ce faisant il se heurte, ou pour reprendre les quelques mots qu’il me confia récemment : « Alguém quereria falar, apesar de uma localização mal definida, e é incensamente preciso que se encontra em frente, bem como a evidência, ou pelo menos, precisamos procura-lo até que não tenha pé nem cabeça »1.

Ici il naquit, à rebours.


Pierre Hunout, Lisbonne, Mai 2007

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1 Quelqu’un voudrait parler, malgré une localisation mal définie, et il faut sans cesse qu’il se trouve en face, comme l’évidence, ou au moins, nous avons besoin de le chercher jusqu’à ce que celà n’ait ni queue ni tête.





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