AàA: Appel à Auteurs

Soucieux d'élargir les rangs de son orchestre verbivore, le collectif de poètes dixit est à la recherche de nouvelles voix. Alors, que votre tessiture soit électrique, végétale ou baroque (qu'importe le timbre, pourvu qu'il y'ait ivresse!), n'hésitez pas à vous manifester sur notre boîte mail : collectifdixit@gmail.com ou par voie postale à l'adresse suivante: Service de Gestion des Manuscrits, Association Dixit, 6/8 place du Pont-neuf, 31000 ToULoUSe!

mercredi 30 mai 2007

Extraits - Ismaël



à Tony

pour ma langue que tu m’apprends
avant que je te l’apprenne

quand la lampe reste éteinte
quand la porte déverrouillée
reste fermée
quand la chambre a froid
et se couvre d’un tissu en lambeaux
quand une lecture inachevée
écartèle un livre
et le noie dans la poussière
quand les rêves
ne passent pas l’épreuve du jour
s’enterrant
au bord du chemin
quand on ne voit plus que son mirage dans le miroir
je me souviens que
nous aimons le même prénom
celui qui se fend dans une langue
avant de nous donner notre art
celui qui dans une autre langue
est
comme de l’eau de source
alors

_____


à Piero
pour le fruit que nous avons laissé mûrir
avant de le partager
sans le couper

nous avons porté un arbre
à même la peau
libéré un papillon périssable dans une étoile
pour qu’elle ait des ailes
et nous avons traversé le soleil
qui tourne autour de notre bouche
nous avons fumé un tableau
de Magritte
puis dessiné deux poèmes avec la fumée
lorsque nous nous sommes endormis
les poèmes se sont mariés
ils ont passé leur lune de miel
dans le rêve que nous faisions
maintenant ils résident dans la parole rêvée
que nous édifions

_____


à Benji & Katy
pour la porte que vous m’avez ouverte puis pas refermée
afin que je sois vent

j’allais les mains dans les poches
tu as mis tes mains dans mes mains
nous avons mélangé nos souffles
modelé une lumière d’osier
que nous nous sommes soufflé l’un dans l’autre
j’allais pieds nus
tu m’as mis des souliers aux pieds
nos souliers ont inventé un chemin qui te borde
qui te vogue
qui chute enfin dans tes cheveux abyssaux
j’allais dans le désert
tu fût mon feu
tu fût mon eau
vous nous fîtes un dieu


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